On avait appelé Lluna sans moindre mesure, quelqu'un avait nouvelles à apporter.
Elle arriva donc à l'entrée, se demandant bien qui avait su grimper jusqu'à la réserve par ces temps gelés et elle découvrit un messager, totalement neutre dans ses apparences et qui lui répéta les quelques mots, sans lever le regard.
Lluna eut du mal à entendre, à réaliser. Elle resta un moment figée ainsi, sans dire mot, ni même bouger un cil. Abasourdie, telle était ce qu'elle était à cet instant même.
Elle regarda le jeune garçon, espérant qu'il lève les yeux, qu'elle puisse deviner plus, mais le temps s'était arrêté. Même le vent glacial semblait s'être suspendu et Lluna eut comme le ressenti d'être seule face à lui. Plus personne autour.
Messire, vous ... vous ... vous apportez une nouvelle que je ne peux croire.
Elle tentait de sortir des ses pensées, si entremêlées d'un coup. Elle voyait encore le visage si paisible d'Alaellyra, plein de charmes, ses gestes si sûrs malgré sa cessité.
Elle chassa cette image et, d'une voix plus du tout fébrile, elle coupa court au silence si déstabilisant.
Ne tardez point dehors, la route jusqu'ici a dû être fort difficile.
Je peux vous offrir un repas et le gîte avant que vous ne repartiez.
Elle voulait surtout entendre à nouveau ces mots, porteurs d'une si terrible nouvelle. Elle voulait être sûre, et surtout comprendre.
Elle l'avait su en voyage, mais jamais elle n'avait cherché à savoir détails et, là, elle se rendait compte que son manque de curiosité était la pire chose. Comme si elle s'était poussée indifférente sans le vouloir, et si le jeune homme disait vrai, elle voulait qu'il dise plus.
S'il pouvait enfin lever le regard ... Et Embrun ... Si loin ...